1,6 milliard d’euros : c’est la somme versée chaque année par les entreprises françaises pour la formation professionnelle. Derrière ce chiffre massif, une réalité moins connue : salarié, demandeur d’emploi ou employeur, chacun possède des droits souvent inexploités, faute d’informations claires et accessibles.
À quoi correspond la formation 1% et pourquoi ce dispositif existe-t-il ?
La formation 1%, qu’on appelle aussi « contribution à la formation professionnelle », oblige les entreprises du secteur privé à soutenir la formation professionnelle en France. L’idée remonte aux années 70 : développer les compétences permet, chiffres à l’appui, de renforcer l’emploi et de créer de vraies opportunités de progression pour tous.
Chaque entreprise verse ainsi une fraction de sa masse salariale à un organisme dédié. Ce prélèvement, souvent appelé « CFP », finance les formations des salariés, et parfois aussi des demandeurs d’emploi. Objectif : garantir un égal accès à la formation, quel que soit le poste ou la taille de la société.
Le dispositif poursuit plusieurs finalités distinctes :
- Mettre à jour les compétences des salariés, dans un contexte de métiers en mutation
- Donner une seconde chance à ceux éloignés du travail ou en quête de reconversion
- Assurer à chacun la capacité de sécuriser son parcours professionnel
La loi détermine précisément les montants à verser, en fonction de l’effectif et du secteur d’activité. Ce cadre, régulièrement révisé, reste au centre des débats sur le travail et la compétitivité.
Panorama des principaux financements de la formation professionnelle
Le financement de la formation professionnelle s’appuie sur plusieurs leviers. Pas de solution unique : plusieurs options se conjuguent selon les profils pour accompagner l’évolution des compétences.
En premier lieu, le compte personnel de formation (CPF) est aujourd’hui l’outil le plus utilisé. Tout au long de la carrière, des droits se cumulent pour financer, en tout ou partie, le coût d’une formation reconnue. Les salariés du secteur privé peuvent ainsi choisir parmi de nombreuses certifications, titres ou parcours qualifiants.
Spécifiquement pour les demandeurs d’emploi, différentes aides existent : l’Aide individuelle à la formation, la prise en charge de la rémunération pendant les périodes de formation, ou encore le contrat de sécurisation professionnelle (CSP) pour accompagner les ruptures de contrat sur des motifs économiques.
Dans ce paysage, les régions jouent leur propre partition. Une part de leur budget est allouée aux publics jugés prioritaires : jeunes en insertion, personnes peu ou pas diplômées, profils en reconversion. Pour garantir l’éligibilité aux financements publics, passer par un organisme de formation certifié Qualiopi est aujourd’hui une exigence incontournable.
Selon le contexte de chacun, la prise en charge couvre tout ou partie des frais pédagogiques, des dépenses annexes ou de la rémunération. Cet éventail de dispositifs, leur articulation parfois complexe mais mouvante, ouvre la porte à toutes celles et ceux décidés à investir dans leur avenir.
Quels sont vos droits à la formation selon votre situation ?
Le type de contrat, le statut ou un éventuel handicap modifient l’accès à la formation professionnelle. Mais un point commun ressort, avec le CPF qui permet à chacun de cumuler un capital en euros pour financer une formation, obtenir une certification ou faire reconnaître son expérience.
Pour les demandeurs d’emploi, différents dispositifs sont mobilisables : l’Allocation de retour à l’emploi (ARE) peut se poursuivre durant la formation si elle s’inscrit dans un projet personnalisé d’accès à l’emploi, ou laisser place à la rémunération des formations de France Travail (RFPE) quand les droits chômage sont épuisés.
Certains parcours permettent de mobiliser plusieurs aides. Un salarié en phase de reconversion peut activer son CPF tout en bénéficiant, selon les situations, du congé de transition professionnelle. Les travailleurs reconnus en handicap (RQTH) accèdent à des financements spécifiques : appui de l’Agefiph ou soutien régional, leur permettant d’élaborer leur avenir professionnel en bénéficiant d’aides complémentaires.
| Statut | Droits principaux | Rémunération possible |
|---|---|---|
| Salarié secteur privé | CPF, CTP, VAE | Maintien partiel ou total du salaire |
| Demandeur d’emploi | ARE, RFPE, CPF | ARE, RFPE |
| Travailleur handicapé | CPF, aides Agefiph, VAE | Compléments via Agefiph |
Cette pluralité permet d’apporter des réponses sur mesure : soutenir les besoins d’insertion, stabiliser un emploi existant, faciliter un rebond ou amorcer un retour vers le marché du travail.
Ressources pratiques et démarches pour bénéficier d’une formation financée
Pour accéder à une formation financée dans le cadre du dispositif « formation 1% », il faut suivre plusieurs étapes. Première priorité : définir clairement votre projet professionnel et sélectionner une formation alignée avec vos attentes. Choisir un organisme certifié Qualiopi est impératif, car sans cette certification, l’accès aux aides financières se ferme d’emblée.
Côté demandeur d’emploi, tout commence par un rendez-vous avec un conseiller France Travail. Ce passage obligé permet de valider la cohérence du projet, établir un dossier précis (parcours, devis de l’organisme, calendrier, justificatifs), et aborder la question de la rémunération formation : sa durée, les droits ouverts et le secteur visé seront passés en revue.
Pour les salariés du secteur privé, la démarche s’effectue auprès du service des ressources humaines ou d’un opérateur de compétences (OPCO). Il faut formaliser le projet, justifier l’intérêt pour l’entreprise et respecter les conditions encadrant la contribution à la formation professionnelle.
Les différentes actions à planifier sont les suivantes :
- Choisir un organisme de formation détenteur de la certification Qualiopi
- Constituer un dossier complet : projet, justificatifs, devis détaillé
- Déposer la demande auprès de France Travail, de l’OPCO ou de l’employeur selon la situation
- Vérifier toutes les modalités de rémunération formation possibles selon le statut
Un échange de qualité entre la personne, l’organisme de formation et les différents financeurs (OPCO, France Travail, région) montre souvent son efficacité. Cette coordination accélère le traitement du dossier et donne une vraie chance d’obtenir une prise en charge fidèle à ses besoins.
Ouvrir une porte sur de nouvelles compétences, c’est préparer sa trajectoire de demain. Derrière la grille administrative et ses rouages, se joue une réalité bien concrète : chacun peut, à tout moment, choisir de redessiner sa voie professionnelle et décider, vraiment, de la direction à donner à son parcours.

