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Niveaux d’évaluation du modèle de Kirkpatrick : Quels sont les 4 ?

Un formateur applaudi, une salle conquise… et pourtant, la question qui fâche reste en suspens : que reste-t-il vraiment d’une formation quand le PowerPoint s’efface et que le quotidien reprend ses droits ? L’efficacité ne se lit jamais dans les sourires de fin de séance, mais dans les transformations qui s’opèrent, ou non, après coup.

Le modèle de Kirkpatrick ne s’attarde pas à la surface des impressions éphémères. Il propose un véritable parcours d’investigation, en quatre étapes, pour sonder la profondeur de l’impact : du simple ressenti à la métamorphose mesurable des pratiques, jusqu’aux résultats tangibles pour l’entreprise. Une méthode qui secoue les habitudes et met au défi les certitudes sur la réussite d’une formation.

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Pourquoi le modèle de Kirkpatrick fait référence dans l’évaluation des formations

En 1959, Donald Kirkpatrick, alors universitaire dans le Wisconsin, imagine ce qui deviendra la boussole de l’évaluation pédagogique : le modèle Kirkpatrick. Son génie ? Structurer l’analyse de la formation en quatre niveaux, pour embrasser tout le parcours, du vécu individuel à l’impact collectif. Rien n’échappe à cette grille, qui ausculte aussi bien la satisfaction immédiate que l’apport réel à l’organisation.

Depuis 2010, James Kirkpatrick et Wendy Kirkpatrick ont insufflé une nouvelle dimension : le ROE (Return on Expectations). Désormais, l’évaluation ne vise plus seulement le retour sur investissement (ROI), mais s’aligne sur les aspirations précises des entreprises et des parties prenantes. La société Kirkpatrick Partners pilote aujourd’hui la diffusion et l’évolution du modèle.

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Flexible, le modèle s’invite dans tous les formats de formation : en présentiel, à distance, en blend, ou même en accompagnement individuel. Du privé à la fonction publique, des TPE aux mastodontes, il s’adapte sans difficulté à chaque contexte.

  • Simplicité : une architecture limpide, accessible à tous les acteurs.
  • Clarté : chaque niveau cible un aspect distinct de l’évaluation.
  • Adaptabilité : le modèle se moule à la diversité des besoins et des terrains.

Grâce à Kirkpatrick, l’évaluation ne s’arrête plus à la satisfaction à chaud. Elle scrute l’apprentissage, scrute la transposition sur le terrain, et finit par mesurer ce qui compte vraiment : la performance de l’organisation. De quoi instaurer un dialogue fécond entre responsables formation, direction et financiers, armés de preuves et non plus d’impressions.

Les quatre niveaux de Kirkpatrick : comprendre chaque étape clé

Le modèle Kirkpatrick structure l’évaluation en quatre temps forts, chacun décortiquant une facette du parcours de formation et de son efficacité.

  • Niveau 1 : réaction Ici, on interroge le ressenti des participants. Ont-ils apprécié la formation ? Se sentent-ils motivés, impliqués ? Questionnaires à chaud, entretiens rapides, tout est bon pour prendre la température. L’enjeu : capter l’adhésion, mais aussi repérer ce qui fait obstacle, du contenu à l’animation.
  • Niveau 2 : apprentissage Cette étape mesure ce qui a vraiment été acquis : savoirs, compétences, postures. Tests, exercices pratiques, autoévaluations permettent de valider les progrès et de vérifier que les nouvelles compétences sont bien là – prêtes à être mobilisées.
  • Niveau 3 : comportement Le cœur du réacteur : le transfert en situation réelle. Comment les apprenants transforment-ils leurs pratiques ? Observez, interrogez après quelques semaines, récoltez les retours des managers. Le changement n’a de valeur que s’il s’incarne sur le terrain.
  • Niveau 4 : résultats Le verdict final : la formation a-t-elle fait bouger les indicateurs clés ? Productivité, qualité, chiffre d’affaires, baisse des erreurs… Ici, on met la formation face à la réalité des chiffres.

Beaucoup se contentent des deux premiers niveaux, par manque de temps ou de données. Pourtant, la véritable transformation se joue aux niveaux 3 et 4, là où la formation quitte la salle pour irriguer la vie de l’entreprise. Kirkpatrick invite à sortir du confort de la satisfaction immédiate pour s’aventurer dans la mesure du changement réel.

Quels indicateurs utiliser pour évaluer efficacement à chaque niveau ?

Chaque palier du modèle Kirkpatrick réclame ses propres outils, choisis en fonction de la réalité du terrain et des objectifs visés.

  • Niveau 1 : réaction Optez pour des questionnaires structurés ou des entretiens rapides. Scrutez l’engagement, la compréhension des objectifs, la pertinence perçue des contenus, l’appréciation des méthodes pédagogiques.
  • Niveau 2 : apprentissage Misez sur des tests, des études de cas, des exercices pratiques, l’autoévaluation. Observez la montée en compétence, la progression des attitudes professionnelles et le niveau de confiance acquis.
  • Niveau 3 : comportement Placez-vous dans la réalité du poste. Grilles d’observation, feedbacks managériaux, entretiens différés sont vos alliés pour détecter les évolutions concrètes de pratique.
  • Niveau 4 : résultats Suivez les indicateurs organisationnels : productivité, qualité, satisfaction client, chiffre d’affaires, taux d’erreur. Reliez chaque évolution aux attentes de départ pour juger du retour sur investissement (ROI) ou sur attentes (ROE).

La combinaison de ces indicateurs dessine une cartographie précise de l’impact de la formation. Leur pertinence dépend du secteur, de la culture interne, des moyens mis à disposition. Mais sans rigueur dans la collecte et l’analyse, la démarche perd tout son sens.

évaluation formation

Vers une formation plus impactante : tirer parti du modèle Kirkpatrick au quotidien

Le modèle Kirkpatrick s’impose aujourd’hui dans les stratégies des entreprises qui veulent dépasser l’affichage et viser l’efficacité durable. Intégrer ses quatre niveaux, c’est revoir de fond en comble la chaîne de valeur de la formation : de la récolte des attentes à la mesure des évolutions concrètes sur le terrain.

Sa version enrichie met le doigt sur le véritable enjeu : le transfert. L’efficacité d’une formation ne se limite plus à la transmission de savoirs, mais s’éprouve dans la capacité à accompagner le changement réel, au plus près des métiers.

Parmi les leviers-clés : le tutorat, le mentorat ou le coaching. Ces dispositifs, intégrés avant ou après la formation, multiplient les chances d’ancrer durablement les nouvelles compétences. L’expérience l’a prouvé : les niveaux 3 et 4, souvent les moins investis, sont pourtant ceux qui font basculer l’organisation vers une transformation profonde.

  • Appuyez-vous sur le digital pour suivre les progrès au fil de l’eau : plateformes d’apprentissage, retours réguliers, communautés d’entraide.
  • Impliquez les managers, véritables relais, pour soutenir l’application des compétences et garantir l’alignement avec la stratégie globale.

En personnalisant les parcours, en cultivant l’engagement des apprenants et en connectant la formation aux enjeux métiers, Kirkpatrick se révèle plus que jamais le complice d’une formation professionnelle à la hauteur des défis d’aujourd’hui. Un modèle pour transformer l’envie d’apprendre en résultats concrets – et, pourquoi pas, en fierté collective.

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